Aujourd’hui, le lac de la Crégut est en mort cérébrale, quel est son problème ?

• Le barrage de Bort les Orgues manque dès les années cinquante d’eau à turbiner. Aussi il est décidé de dériver jusqu’à 75% des eaux des rivières Tarentaine et Eau Verte vers le futur barrage de Lastioulles et l’usine d’Auzerette.
• Pour ce faire l’état exproprie tous les propriétaires depuis le barrage de Brumessange jusqu’à l’usine d’Auzerette sauf les sectionnaires du lac de la Crégut.
• EDF démarre les travaux en 1965, met en eau les retenues en 1969 en traversant le lac naturel privé sans aucune autorisation !
• La Commission Syndicale en charge des expropriations dépose plainte dès 1970, EDF fait appel du 1er jugement et présente un rapport bidon vantant les bienfaits du transit qui est en place depuis déjà 3 ans !
• La société est condamnée en 1972 à payer la somme de 17 000 FRF pour dédommager la seule perte du droit de pêche aux sectionnaires ! i
• Les avocats ayant oublié de mentionner la loi de 1964 toujours en vigueur, imposant de créer une servitude d’aqueduc (canalisation) pour court-circuiter le lac de la Crégut.

La catastrophe prévisible est accentuée par le manque d’entretien du concessionnaire !

Au début des années 1990 la retenue du Tact créée sur une ancienne tourbière ne joue plus son rôle de décanteur, pire, sur ses berges poussent chaque année des milliers de m2 de roseaux qui s’ajoutent aux sédiments venus de la montagne avant de rejoindre le lac de la Crégut.
D’après les analyses de l’Université Blaise Pascal de Clermont Ferrand réalisées au début des années 2000, le lac de la Crégut aurait déjà stocké près de 25 000 tonnes de boues quantifiées à l’état sec en 50 ans !
Une fois réhydratées, elles se présentent sous forme de flocons de boue noirâtre en suspension dans la masse d’eau sur plusieurs mètres d’épaisseur.

Voilà le type de végétaux et de boues organiques libérés par la retenue du Tact et envoyés dans le lac de la Crégut.

Le vieux lac exceptionnel se meurt car les responsables d’EDF ne veulent pas reconnaitre la pollution et minimisent les faits !

• Différents rapports précisent qu’en été le taux d’oxygène dissous dans l’eau rend toute vie piscicole impossible
dès 3 à 4 mètres de profondeur.
• La société EDF a toujours minimisé les faits de pollution pourtant avérés par les nombreuses études, enquêtes
et analyses réalisées depuis 1992 par : l’université Blaise Pascal, le BE Athos Environnement, Nicole Omaly,
Léo Chassiot et Luc Olivier.
• La société EDF n’envisage pas le contournement du lac de la Crégut ou le curage de la retenue du Tact
comme suggéré par tous ceux qui ont été en charge de notre dossier : Epidor, le Parc des Volcans, la Dreal,
le Conseil Général, l’Association de Sauvegarde…
• Les travaux réalisés pas la société EDF cet été 2023 sur le Tact en vue d’améliorer la qualité des eaux à la
sortie de la retenue du Tact démontrent le souhait de l’exploitant d’utiliser le lac de la Crégut comme bassin de décantation pendant encore des années.

Un taux d’oxygène dissous de 6ml enregistré déjà en 2011 de juin à novembre ne permettait plus aux poissons, toutes espèces confondues, de pouvoir survivre au delà de 3 à 4 mètres sous la surface (en vert et bleu sur le tableau).

Les figures ci-dessus présentent les profils d’oxygène dissous au droit des deux fosses les plus profondes du lac de la Crégut